Au soir du mercredi 25 juillet 1956, la veille de son arrivée à New York, l’Andréa Doria, avec 1 134 passagers, et 572 hommes et femmes d’équipage naviguait entre Nantucket et New York dans un épais brouillard. Le soir même, le vapeur Stockholm, un petit paquebot qui avait quitté New York vers midi, faisait route à destination de Göteborg en Suède. En raison du brouillard épais qui les enveloppait, les navires n’ont pu s'apercevoir qu’au dernier moment. Malgré des manœuvres d'urgence, ils ne purent éviter la collision. L’Andrea Doria et le Stockholm se sont heurtés sous un angle d’environ 90 degrés. Le flanc droit de l’Andrea Doria fut transpercé par l’étrave tranchante du Stockholm, conçue pour briser la glace, pénétrant dans trois des cabines sur une profondeur d’environ 12 mètres. Quarante-six personnes parmi les 1 706 passagers et membres d’équipage de l’Andrea Doria ont été tués dans la collision, alors que la mort de cinq membres d’équipage était à déplorer à bord du Stockholm. L’Andrea Doria chavira et coula onze heures après l'abordage, à 10 h 09 le 26 juillet. Quand au Stockholm, il retourna à New York ou il passa plusieurs semaines en cale sèche pour réparations. Un tournant important dans ce désastre fut l’arrivée du paquebot Ile de France, qui permit le sauvetage de la majeure partie des passagers de l’Andrea Doria. Après la collision, les membres d’équipage du Stockholm ont découvert Linda Morgan, une jeune fille de 14 ans, passagère de l’Andrea Doria, cabine 52. Elle reposait en bonne santé, sur l’étrave du Stockholm derrière la zone détruite. Elle avait miraculeusement survécu au choc tandis que sa demi-sœur, qui partageait sa cabine sur l’Andrea Doria, avait, elle, été tuée sur le coup.